Seongmin AHN
Seongmin Ahn : Entre mémoire, identité et l’espace infini des livres et des fleurs
Depuis plus de vingt ans, Seongmin Ahn vit à New York. Son expérience de l’altérité, de la cohabitation culturelle, de la compétition et de la fusion, est au cœur de sa démarche artistique. « Ma vie ici est devenue un journal visuel », confie-t-elle, « un processus d’adaptation qui m’a amenée à faire miennes des choses inconnues. Ce contexte de vie est devenu la matière de mes œuvres. »
Deux motifs dominent son univers visuel : les pivoines et les bibliothèques. Les pivoines, pour elle, sont des formes de mémoire affective. « Ma mère les adorait, elle les cultivait dans notre jardin. Je les voyais éclore chaque printemps. Leur beauté débordante évoque l’amour, le temps, les souvenirs. » Dans sa série Peony Bouquet, les fleurs éclatent de couleur dans le vide, suspendues dans l’espace comme des souvenirs dans la conscience — fragiles, intenses, muets.
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Its Inside Is Bigger Than Its Outside peonies 03, 2016€ 5,300.00
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Seongmin Ahn : Entre mémoire, identité et l’espace infini des livres et des fleurs
Depuis plus de vingt ans, Seongmin Ahn vit à New York. Son expérience de l’altérité, de la cohabitation culturelle, de la compétition et de la fusion, est au cœur de sa démarche artistique. « Ma vie ici est devenue un journal visuel », confie-t-elle, « un processus d’adaptation qui m’a amenée à faire miennes des choses inconnues. Ce contexte de vie est devenu la matière de mes œuvres. »
Deux motifs dominent son univers visuel : les pivoines et les bibliothèques. Les pivoines, pour elle, sont des formes de mémoire affective. « Ma mère les adorait, elle les cultivait dans notre jardin. Je les voyais éclore chaque printemps. Leur beauté débordante évoque l’amour, le temps, les souvenirs. » Dans sa série Peony Bouquet, les fleurs éclatent de couleur dans le vide, suspendues dans l’espace comme des souvenirs dans la conscience — fragiles, intenses, muets.
Les bibliothèques, elles, incarnent à la fois le savoir et sa dissolution. Dans Hyper-Dimension Within, exposée à Paris et à Séoul, les étagères sont répétées presque jusqu’à l’ennui. « J’y ai exagéré la beauté que j’ai découverte dans la rue des livres », explique-t-elle. Les livres sont empilés, les tiroirs débordent, parfois l’eau s’écoule. L’ensemble devient image d’un monde où la connaissance ne tient plus en place — elle glisse, s’efface, se transforme.
Formée à la peinture orientale à Séoul puis à l’art contemporain aux États-Unis, Seongmin Ahn ne cherche pas à « se différencier ». « À New York, avec tant de diversité, j’étais déjà différente », dit-elle. « Je n’ai pas voulu faire autrement, j’ai voulu raconter quelque chose. » C’est pourquoi chaque œuvre commence par « moi » : ce qu’elle voit, ressent, pense aujourd’hui — et qui diffère déjà de ce qu’elle était hier.
Minhwa, la peinture populaire coréenne, n’est pas son sujet, mais une langue visuelle qu’elle emprunte. « Nous regardons tous la même peinture populaire, mais il n’y a qu’un seul "moi" au monde. » La véritable créativité, selon elle, réside dans le contenu, pas dans l’apparence. Elle puise dans la Minhwa des motifs symboliques qui lui permettent d’exprimer des récits personnels, contemporains, parfois spéculatifs — et d’inventer ainsi une peinture populaire moderne qui lui ressemble.
Sa pratique reste fidèle aux matériaux traditionnels : hanji (papier de mûrier), encre de Chine, pigments minéraux. Mais son esprit est tourné vers l’avenir. « Il faut tout voir : les arts contemporains, le design, le cinéma, l’architecture. Connaître à la fois l’histoire et le présent est essentiel pour pouvoir réinterpréter la peinture populaire de façon pertinente aujourd’hui. »