Sang-Eun LEE
Sang Eun LEE — Le Temps en Couleur
L’œuvre de Sang-Eun LEE explore le temps comme matière picturale : couches, strates, fragments... Chaque carré, chaque superposition incarne un instant, un souvenir ou une année. Le temps y devient couleur, forme, sensation. Par des juxtapositions rigoureuses ou floues, elle traduit le rythme du vécu, l’émotion de la mémoire et l’abstraction du temps lui-même. Une peinture sensible et mentale, où le temps se mesure non en secondes, mais en nuances.
Selon la physique relativiste, le temps de nos pieds, plus proches du centre de la terre, est plus lent que le temps de notre tête, laquelle vieillit donc plus vite que nos pieds. C’est la dilation du temps. Cela est vrai, sauf pour les gens qui comme moi marchent souvent sur la tête, et prennent donc un temps de retard. Je m’arrêterai donc là. Merci d’avoir pris le temps de m’écouter.
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Le temps et la couleur de Sang Eun LEE
Sang-Eun LEE décrit ainsi sa démarche :
« Mon travail explore le concept abstrait du temps en le visualisant à travers des formes superposées. Je considère le temps que chaque personne passe dans la vie quotidienne comme une unité — qu’il s’agisse d’un jour, d’une année ou d’un autre repère — que je restructure ensuite en couches empilées ou juxtaposées. »
Chaque unité, fragment ou cadre rectangulaire dans son œuvre devient ainsi un marqueur symbolique du temps : un jour (1 440 minutes), une année (365 jours), ou un moment personnel. Ces formes superposées reflètent à la fois l’accumulation de l’expérience vécue et la complexité du temps ressenti. L’œuvre devient ainsi une mise en récit visuelle : des vies façonnées par le passage invisible, mais profondément sensible, du temps.
Le temps est l’expérience la plus intime de la conscience, mais aussi la plus mystérieuse. Même les physiciens peinent à le définir. Le temps est-il fluide, ou est-ce une suite d’instants discrets, granulaires et flous comme le conjecture la physique quantique ? Les relativistes suggèrent que nous nous déplaçons à la vitesse de la lumière dans une quatrième dimension fixe, le temps.
Dans cette perspective, l’art de Sang-Eun LEE se situe à la croisée des vérités scientifiques et sensibles. Elle ne représente pas un temps linéaire et mécanique, mais un temps vécu, ressenti. Elle superpose les jours comme des strates, les souvenirs comme des couches incertaines. Certains carrés sont nets comme des heures, d’autres flous comme des souvenirs.
Et le temps a-t-il une couleur ? Sans doute. Chaque instant, dans notre mémoire, semble teinté d’une nuance : rose pâle pour l’enfance, ou plus sombre selon le cas, bleu profond pour la nuit, jaune doré pour la joie, gris pâle pour l’oubli. Le temps, ici, n’est pas linéaire mais chromatique. Il laisse sur notre mémoire une palette émotionnelle où se mêlent pigments vifs et nuances atténuées. L’œuvre de Sang-Eun LEE est Chromochrone.
Par la couleur, Sang-Eun LEE donne forme à l’invisible. Elle peint non seulement le passage du temps, mais la trace sensible qu’il laisse dans nos vies.
