Myeung-Hee PARK

Myunghee PARK applique à l’art graphique la technique millénaire de la laque orientale : « Otchill », la laque coréenne. En plus de la laque, tirée de la sève du laquier, elle utilise la térébenthine , le coton, l’argile , le riz, des feuilles d’or, d’argent ou d’aluminium, la nacre, la coquille d’oeufs, le coton, les écailles de pomme de pin, et des pigments pour colorer la laque, Mais avant de faire de l’art il faut préparer le support avec 13 couches de laque, mélangées avec de la soupe de riz pour coller la cotonnade , puis avec de l’argile pour lisser la surface au dessus des trames de coton. Après chaque couche la laque doit être polymérisée et poncée, ce processus de préparation du plateau prend 2 semaines.

Le concept de son  travail  est ternaire:

• «énergie de la vie»

• «voyage vers le monde visible»

• « voyage vers le monde invisible. »

MyeungHee PARK par elle-même :

« La frontière entre visible et invisible  est vague

Le monde visible , pour moi peut être observé grâce à un équipement de pointe, comme nos yeux ou un microscope. Le monde invisible fait référence au monde intérieur que je ressens à travers la méditation. Mais ces trois concepts ne sont pas séparés Ils forment un réseau les uns avec les autres,  un tout.

Les œuvres du premier thème, « Energie de la Vie sont principalement réalisées au cours des premières étapes de ma création. Le motif de l'œuvre a été obtenu à partir de fleurs. J'ai exprimé la naissance de la vie et l'énergie de la vie à travers la rencontre du pistil et des étamines au centre de la fleur ».

Voyage  vers le monde visible

Dans l’univers naissant , les composants flottaient dans l’espace.

Ces éléments se sont rassemblés en constellations, puis en cellules de cristal. Et dans ces cellules résidait la conscience de l'univers. Et ces cellules s'incarnent  dans les dimension du temps et de l'espace comme dans  une maison pour la vie. Elles ont évolué, se sont différenciées et sont nées dans des formes de vie plus diverses. 

A un moment donné une conscience plus évoluée a émergé, dans le processus. N'est-ce pas une âme?

J'appelle ces cellules conscientes "les  semences de la vie".

L’ensemble  de la conscience  et de la puissance de l'univers dans ce processus sont appelées Dieu. Je suis un être vivant, consciente. La conscience existe-t-elle pour chacune des cellules qui composent les êtres vivants? Y avait-il une conscience parmi les éléments qui erraient dans l'univers?

Si cela est vrai, conscient, chacun de ces éléments aurait des souvenirs du monde primordial. Il aura également des souvenirs de particules élémentaires plus petites avant qu'elles ne deviennent des éléments et des cellules. Il y a donc en moi un souvenir qui a traversé l'univers.

Assise,  Je regarde le ciel nocturne,  je ferme les yeux, et je vois au fond de moi. Je marche avec la forêt et la nature marche avec moi. L'herbe et les arbres, les fleurs et les vents, sont les vagues que la nature m'envoie. Ces vagues font danser mes cellules, et mon monde intérieur s'étend graduellement.

J'exprime cette expérience avec ce matériau mystérieux appelé «laque».

Sur le fond noir des limites d’un tableau, mon univers intérieur se déploie, illimité. Alors que j’inspire, ne  lumière d’or éclaire mon esprit. Alors que j’expire, une vague d'obscurité me submerge en partant des orteils. Tandis que la lumière et les ténèbres se rencontrent en moi, l'énergie de la vie grandit. Je deviens une illumination éclatante.

Voyage vers le monde invisible,  l’univers intérieur

Un jour je me suis assise  et j’ai commencé à méditer. Je concentrais mon attention sur le bas de mon abdomen. Des pensées interféraient avec ma concentration.  Et il m’arrivait de m’endormir. Alternant entre  conscience  et  sommeil , je me suis remplie d’énergie.  Je crus me réveiller et soudainement j’ai perçu un flash de lumière en moi.  Quelle surprise! Cela ne m’était jamais arrivé. Comme un « Big Bang », elle s’est déployée dans et hors  de  mon corps, Comme si l’univers  se remplissait de ma propre énergie. 

Toutefois, je demeurais immobile . J’avais chaud, ma tête, mon dos  transpiraient. J’étais gonflée d’ énergie. Cette énergie irradie par nos yeux ouverts, Fermons les, et  elle se concentre dans notre corps. Surtout, elle s’accumule dans la zone  sur laquelle nous  sommes concentrés. J'étais vide et  remplie . Un sentiment  de plénitude sereine et de bonheur absolu.

 J'était l'univers lui-même, sans  pensées, sans besoin, sans manque ni passion. Je suis restée  ainsi quelques minutes.

Et comme les vers à soie sortent du cocon,  je suis ressortie.

Voyager dans le monde intérieur m'a donné beaucoup de  bonheur,  quoiqu’il arrive à l’extérieur. Peu à peu, ces sentiments sont devenus présents ,  même  dans ma vie quotidienne quand je me concentrais. Mais j’étais la plus heureuse quand j’étais seule. Alors j'ai souvent marché dans la montagne, seule . Quand je grimpais , je regardais mes pas, je marchais les   yeux  ouverts, et  je voyageais dans mon monde intérieur. 

Arrivée au sommet, le  paysage qui se déroulait autour de moi  m’a rempli  d'énergie,   les cellules de mon corps  dansaient en étincelant. Et  parfois la joie jaillissait comme une fontaine, et j’éclatais  de rire.